Article dans lequel on parle de Jamie Cudmore...
Prochain adversaire d'Aurillac, le Stade Niçois a des armes, mais il n'a pas les clés
Bon dernier de la Pro D2 qu'il a rejointe à l'été 2024, le Stade Niçois n'a pas surfé sur une quelconque dynamique dans la foulée de son accession. Le promu, qui n'a gagné que trois matches cette saison (dont l'aller à Jean-Alric) accueille Aurillac vendredi 7 février. Une saison galère que l'ancien Cantalien Yann Tivoli, retourné à Nice en 2023, a accepté d'évoquer.
Viscéralement attaché à son Sud natal et son club de Nice, Yann Tivoli avait retrouvé le club en 2023 après deux ans à Aurillac. Blessé, le 2e ligne ne jouera pas vendredi 7 février pour la 19e journée de Pro D2. Mais il a accepté d’évoquer la situation du promu.
En deux saisons sous le maillot d’Aurillac, Yann Tivoli avait su montrer qu’il avait le niveau de la Pro D2. Venu à cet échelon sur le tard, en provenance de Nice, le 2e ligne était reparti ensuite dans son club après 27 matches avec le Stade. Un club avec lequel il a connu l’an passé une montée historique avec un titre de champion de Nationale.
Une montée mais pas de dynamique pour Nice
« L’année de la montée, on a aussi eu beaucoup de chance. On avait eu 10 points de plus grâce au forfait de Blagnac alors qu’on avait perdu là-bas à zéro point et qu’on n’avait pas encore joué le retour. Grâce à ça, on reçoit Suresnes en demi-finale et, sans leur manquer de respect, ce n’était pas une équipe prête comme Narbonne, Albi ou Carcassonne qui peuvent te battre chez toi. Et en finale on prend Narbonne, qui avait joué 110 minutes contre Carcassonne, ils avaient des blessés. On ne l’a pas volé, attention, mais les planètes étaient alignées. »
Pour autant, cette montée qui parfois génère une dynamique comme l’ont connu en leur temps Valence ou plus récemment Dax, n’a pas eu de suite. Là où les Azuréens marchaient sur tout le monde l’an dernier avec foule d’occasions de marquer un an en arrière, la Pro D2 ne s’est pas laissée croquer. « On a des bons joueurs, mais on n’a pas les clés », cible Yann Tivoli.
Une cassure dans le club
« Devant en mêlée et en touche, on tient, mais derrière, c’est compliqué. Et je ne pense pas que ce soit dû aux joueurs. 80 % ont connu la Pro D2, on a Charlat qui était à Aix, Christa (Powell)… », liste l’ancien Aurillacois qui regrette de très grosses lacunes au niveau du plan de jeu, ou plutôt l’absence de plan de jeu. « C’est vraiment triste », déplore le joueur.
« L’an dernier on avait 20 occasions de marquer et on marquait 6 ou 7 fois », illustre le Niçois, déçu et meurtri de voir ce club qu’il a dans la peau ne pas décoller de cette dernière place. Pourtant, le groupe n’a pas explosé « parce qu’entre les joueurs c’est magnifique, il y a une super ambiance, que des copains, c’est vraiment cool. »
Mais si cassure il y a, elle est, pour Yann Tivoli, entre la partie staff/dirigeants et le groupe. Avec un moment qui n’a pas aidé en début de saison quand « le président (Jean-Baptiste Aldigé, NDLR) est arrivé et a viré trois joueurs. Ça, franchement, ça plombe l’ambiance, ça a fait une très grosse fracture », regrette le 2e ligne, actuellement sérieusement blessé au dos et qui n’est pas certain de pouvoir rejouer d’ici la fin de saison.
Des séances avec Cudmore
Il n’a pas encore pu éprouver vraiment l’apport, lors des séances d’entraînement, de Jamie Cudmore. Mais le Niçois a tout de même pu noter que « de ce que j’ai vu c’est un bon mec. Et surtout, il a connu le haut niveau, le plus haut niveau même. Et avec la carrière qui a été la sienne, même si elle était basée sur la destruction plus que sur la stratégie ou la technique, il a forcément des choses à nous apporter. Oui, il peut nous apporter un truc, c’est une certitude », estime l’ancien Cantalien.
Pour Yann Tivoli, qui jamais dans sa carrière n’avait encaissé 50 points à domicile, « pas même en équipe de jeunes ou avec Grasse, quand on jouait le bas de la Fédérale 1 et qu’on rencontrait les Bourg, La Seyne, Strasbourg, Aix », cette saison est forcément difficile sur le plan affectif. « Ça me fait chier qu’on soit la risée de la poule parce que ce club c’est le mien. »
Au moment où les Azuréens vont croiser la route de son ancien club Aurillac, le 2e ligne sait que ce sera difficile, une fois de plus. Qu’en attend-il?? « Moi j’aimerais que Nice gagne, pour mes potes, pour la ville, pour récompenser tous ces mecs qui se bougent le cul comme pas possible. Ça va encore être un match compliqué dans la construction parce qu’on n’a pas les armes pour construire. Mais ce n’est pas impossible. Parce qu’on est une équipe assez chiante à jouer, que devant on n’est pas mal et derrière on a de bonnes individualités », veut souligner Yann Tivoli.
Jean-Paul Cohade