Sans tirer de plans sur la comète, on peut légitimement affirmer que l’ASM, ayant réussi son baptême du feu de la saison samedi face à Pau (39-7), offre des garanties qu’elle était incapable de tenir il y a quelques mois.
Entre une défaite presque honteuse (36-17) sur la pelouse du promu Oyonnax, il y a juste un an, et la victoire robuste (39-7) obtenue samedi face à la Section Paloise, l’ASM n’a pas posé tout à fait les mêmes bases de sa saison. Réussir l’entame de ce championnat, de plus en plus rude et concurrentiel, est l’un des objectifs majeurs de Christophe Urios et de ses hommes.
La première étape a été réussie, il faudra attendre déjà samedi prochain et le premier déplacement au Racing (délocalisé à Créteil) pour jauger un peu plus la qualité du groupe clermontois, sa capacité aussi à confirmer les premières bonnes impressions.
Ils ont joué... 80 minutes. En mars dernier, face à cette même équipe de Pau, l’ASM réalisait une solide prestation pour un succès (31-28) salvateur, à une période où planait la menace de la 13e place. Mais les hommes d’Urios avaient concédé un essai (le 4e du match) palois à la 80e minute, synonyme de bonus défensif pour les Béarnais. La saison dernière, ce mal était récurrent.
Ce samedi, changement de décor. Malgré quatre dernières minutes d’offensives et pilonnages des joueurs de la Section dans les 22 mètres, les Clermontois n’ont pas baissé la garde, même si aucun point n’était en jeu.
La défense a tenu bon. Ce qui ne pouvait que plaire au coach.
« La défense, ça ne demande pas de talent. Il faut du courage, sentir les choses, avoir envie de stopper le mec et travailler pour le pote à côté de toi. C’est un état d’esprit. La saison dernière, notre mentalité n’était pas suffisamment forte ».
D’où les statistiques médiocres : 3 essais encaissés par match et 74% de plaquages réussis.
Un recrutement très encourageant. Ils étaient six joueurs arrivés cet été à participer au démarrage de la saison, dont quatre dans le quinze de départ. Dans le pack, Lotrian a été intéressant et Ceyte s’est déjà imposé comme un futur cadre par son engagement et son implication, dans un rôle de « shérif » qui sera fort utile dans certains environnements.
Derrière, Tauzin et Hamdaoui ont fait forte impression par leur assurance et leur qualité rugbystique. Sortis du banc, les piliers Montagne et Akhaladze ont été à l’aise en mêlée, il leur faudra du temps de jeu pour se montrer un peu plus.
Des secteurs à corriger. La copie rendue sur ce match d’ouverture n’a pas été parfaite, et pas seulement en première période. Dans l’animation offensive, les Clermontois ont parfois manqué de justesse technique. Trois ballons échappés par le seul Jurand, par exemple.
« C’est un match qui doit finir à 55 points, jugeait Urios samedi soir. Il y a eu du déchet, on a fait tomber cinq ou six ballons près des lignes. Il faut accepter le déchet, mais il y a des choses que l’on essaie de faire (NDLR : l’essai refusé à Tauzin après la passe de Darricarrère) parce que l’on est capable de le faire ».
L’ASM sur la bonne voie ? On le saura plus tard, mais elle n’a pas raté son entrée en matière.
Christophe Buron
