Dominer n’est pas gagner. L’ASM a fait le match qu’il fallait à Créteil en manquant toutefois d’efficacité défensive et offensive. Ce qui lui a coûté la victoire face au Racing (33-20).
Un premier déplacement à zéro point. Un amer constat qui aurait pu être tout autre ce lundi. Pendant une heure sur la pelouse grasse de Duvauchelle, l’ASM s’est montrée consistante et supérieure au Racing 92. Il n’y a qu’à regarder quelques chiffres édifiants pour s’en convaincre.
Avec 61 % de possession sur l’ensemble du match (dont 67 % en deuxième période), 56 % d’occupation (59 % après la pause) et 437 mètres parcourus (contre 385 pour le Racing) et un 100 % en mêlée fermée, les Clermontois ont globalement réalisé le match qu’il fallait pour l’emporter à l’extérieur. Quand les Franciliens ont réalisé 222 plaquages, l’ASM n’en avait tenté que 95. Un écart significatif entre une équipe qui passe le plus clair de son temps à défendre et l’autre qui dirige les débats.
Mais voilà, il y a eu ces six minutes où les hommes de Christophe Urios ont concédé trois essais (63e, 66e et 69e) alors qu’ils venaient de passer devant au score (20-16). Une séquence où les Auvergnats se sont montrés laxistes.
L’efficacité sur les plaquages, voilà un secteur où l’ASM fut bien inférieure (77 % contre 91 %). Défensivement, les partenaires de Baptiste Jauneau n’ont donc pas été assez tueurs, ce dont ont profité à merveille les facteurs X adverses. Avec Nolann Le Garrec, Gaël Fickou et Henry Arundell, les Racingmen ont marqué à quasiment chacune de leurs incursions dans les 22 mètres de l’ASM. Cela rappelle, dans une moindre mesure, la réception de Pau où des Béarnais littéralement acculés dans leur camp avaient inscrit un essai sur leur première offensive.
Cette propension à faire mouche dès que l’occasion se présente, c’est justement ce qu’il manque aux hommes de Christophe Urios. C’était déjà le cas la saison dernière et ça l’est encore et toujours. Outre le trou d’air de six minutes, Clermont a probablement perdu cette rencontre en ne sachant pas tuer leurs adversaires quand il le fallait.
« On a dominé quasiment toute la rencontre »
« On a joué le match pour le gagner, souffle Christophe Urios. On a dominé quasiment toute la rencontre. Nous avons deux ou trois situations dans le match où nous pouvons mieux les finir. Je n’ai pas trouvé que nous étions décisifs, tranchants, vifs… On a du mal à trouver de la vitesse dans notre jeu par les avants et dans l’alternance avec nos trois-quarts. On aurait peut-être pu jouer dans leur dos, attaquer dans les couloirs, les déplacer pour ensuite les repénétrer. Mais nous n’avons pas su le faire. »
Et pourtant… À l’image d’un Yerim Fall remuant, les Clermontois ont cassé la ligne adverse à quatre reprises. Sans résultat concret sur la marque. Ils ont également été pressants en zone de marque à plusieurs reprises sans jamais pouvoir concrétiser. Kylan Hamdaoui (10e) et un maul (33e) ont notamment franchi la ligne. Mais à chaque fois un joueur du Racing est parvenu à se glisser entre le ballon et l’en-but. Lucas Tauzin a aussi joliment franchi le rideau avant de se faire reprendre à 5 mètres et de perdre la possession. Le centre ayant réalisé une chistera qui ne s’imposait pas, plutôt que de conserver au sol.
La saison dernière, Christophe Urios avait réclamé à ses hommes plus de patience pour mieux finir les coups. Le message devrait être à nouveau passé après cette défaite à Créteil.
Arnaud Clergue