Ma foi, voilà un sujet passionnant et intéressant et chaque réponse est une belle tranche de vie.
On peut changer de femmes (plusieurs fois même), de métier, d’amis de pays etc. mais jamais d’allégeance à un club, jamais. À fortiori quand c’est celui de ta ville natale.
Comme beaucoup ici, j’ai commencé à suivre mon père et mon grand père quand j’étais enfant. Mon premier match était une partie face à Castres lors de la saison 76/77. Je me souviens du score 36-6 en faveur de l’ASM. J’avais l’habitude de demander à mon père quelle était la ‘’star’’ de l’équipe adverse. Je me rappelle donc sa première réponse, Gérard Cholley.
Mon premier déplacement fût la demie finale au Stadium de Toulouse face au Valence Sportif de Cester remportée 20 à 12. Ce déplacement fût bien sûr suivi de la première grosse désillusion, la finale face au grand Béziers. Jusqu’à cette fameuse 71e minute alors que l’ASM est juste menée 12 à 9 et a le ballon dans les 22 biterrois….la suite est connue de tous les vieux supporters comme moi.
Je me souviens des nombreux déplacements lors des phases finales avec mon père, à Gerland notamment, à une époque ou les autoroutes n’existaient pratiquement pas. On dit souvent que le sport existe pour que les pères et fils puissent avoir des discussions, c’était mon cas.
Puis est venu un temps ou cet amour envers ce club était devenu toxique, une obsession. Je devenais con et agressif, notamment sur ce forum (je m’en excuse d’ailleurs). Alors, après le titre de 2017, j’ai décroché, je me suis dit que j’avais été chanceux de voir ce club au somment, que c’était un grand club finalement. Mon fils, né au Québec et qui s’intéresse au rugby m’a un jour dit qu’il ne comprenait pas mon amertume envers ce club, que lui l’avait vu être deux fois champions, faire des finales de coupe d’Europe, de souvent trôner au sommet. Il avait raison, on a été gâté. Alors je suis passé à autre chose, mis mon énergie ailleurs, la ‘’crise’’ vécue à l’orée des années 2020 m’a fait comprendre quelles étaient mes priorités, mes combats. Aussi, il y tellement d’autres belles choses dans la vie.
Voilà, néanmoins, je reste toujours un fervent supporter, très heureux quand ce club gagne mais pas triste quand il perd. Il y a juste une chose qui me chagrinerait, c’est de le voir disparaitre.
ASM FOREVER.