13 réponses à ce sujet

[Parigot_Paris]

« Non Parigot, ton essai n’est pas assez bon pour Monsieur Charabas ! »

 

« Mais Señor, il vient des hauts plateaux ! »

 

Parigot se réveilla d’un coup, le cœur lourd, la bouche pâteuse et le caleçon long, car un air frisquet rentrait dans la chambrette de son HLM où le chauffage n’était allumé qu’en février. Il chercha d’une main tremblante ses cigarettes, oubliant pour l’occasion qu’il avait arrêté de fumer plus de vingt ans auparavant. Le chat s’en souvint brusquement, lui, puisque Parigot lui tirait la queue avec fébrilité. Une griffure plus tard et le minou expédié à l’autre bout du couloir avec un coup de pied au train, Parigot se tenait debout sur ses pattes de derrière, hâve, pâle, chauve, et toujours long de caleçon.

 

L’ASM. Peuh ! Equipe en plein doute ! Fastoche ! Le glorieux Stade Français n’avait-il pas fait peser sur l’UBB une menace plus que crédible la saison passée ? menace que seule la partialité EVIDENTE du traître Brousset avait mise à mal.

 

Parigot se lava et coiffa sa calvitie car il avait oublié la perte de ses cheveux trente ans plus tôt. Le choix de l’habillement se posait comme tous les matins : rose fuschia ou rose bonbon ? Ecartant d’un juron homophobe ces deux options, il revêtit un sweat-shirt rose layette, endossa sa veste rose travaux publics Cofiroute et sortit.

 

Puis, se rappelant qu’il n’avait rien à faire dehors il rentra. Il versa dans sa moque fièrement blasonnée « Lorenzetti-la-balayette » un café bien tassé et s’assit devant son ordinateur. Sur le forum du Stade Français un forumeur unique plaidait pour un retour de Bernard Laporte et donc la nécessaire levée d’écrou que cela impliquait. Sur le forum des C@pitouls, Julien81 veillait à l’ordonnancement du « vin d’honneur pour les funérailles du SF » tandis que tire-bouchon racontait une histoire de Toto.

Le moment était venu d’aller tchallanger l’ennemi du jour, savoir les Cybervulcans.

La suite à ma prochaine pause…

 

[Alex chocolatines]

Moi j'aime bien mais comme d'hab, la suite promise va suivre le chemin de la balayette  

[Parigot_Paris]

Moi j'aime bien mais comme d'hab, la suite promise va suivre le chemin de la balayette  

Nan nan, je fais monter la tension.

 

 

Car la mienne est basse.

[Parigot_Paris]

Parigot se sentait plein de force, de feu et de confiance ou du moins tâchait-il de s’en persuader. Il quitta la porte de Montreuil et ses « Marlboro-Marlboro » (vendeurs de cigarettes à la sauvette, inconnus à Toulouse et Montferrand) pour prendre la neuf à Maraîchers et se rapprocher du stade Jean Bouin, à l’autre bout de la ligne. T’es un winner Parigot – se répétait-il à l’envi – t’as la niaque, la gagne, le braquemart tumescent ! Sus aux Bougnats !

 

Une mère de famille africaine assise face à lui, son bébé sur les bras l’interpella avec un regard courroucé : arrêtez de claquer des genoux ! vous réveillez mon enfant ! Si au moins vous aviez le sens du rythme ! Mais non on dirait un manguier qu’on secoue pour la récolte ! (c’est moi qui ajoute « présentement là-dis-donc mon ami », car les mères de famille africaine ne parlent pas toute comme Michel Leeb).

 

Une vague de terreur envahit Parigot. Ses souvenirs de rugby lui revenaient. C’est-à-dire des souvenirs brefs mais précis : le lycée Marcel Pagnol de Juvisy sur Orge, le prof de gym à l’air pas commode qui avait repéré ce grand flandrin maigre et rêveur et qui s’était dit qu’il ferait un beau sac à plaquages. A une poque où la cathédrale était non seulement légale mais recommandée… Et la fois où il s’était entraîné avec son équipe de tribune et qu’on lui avait méchamment pincé les joyeuses dans un maul sous prétexte qu’il avait la béchigue !

Kremer. Tixeront. Jeaunau. Des Auvergnühs au regard dur, aux mains rendues calleuses à force de claquer les comptoirs lors des troisièmes mi-temps victorieuses. Des tueurs aux nerfs de glace. A part peut-être Kremer qui voyait plus de jaune qu’un alcoolo varois et autant de rouge qu’à la fête du Gaillac primeur.

 

En montant les quelques marches qui le séparait de la place de la Porte de Saint Cloud, Parigot se disait en patois montferrandais « on va y prendre, je nous y vois pas beaux ! »

 

[Jesus Hans Hubert Vorme]

la balayette a fait un petit bout du chemin.

[Bad Zé]

Oui enfin les feuilletonistes du 19eme étaient à l'heure eux, et ne loupaient pas une parution. Tout comme l'homme du Picardie n'a jamais loupé une écluse...dans un suspense infernale en plusse.
Au lieu de ça et ben nous... on nous tease, on nous promet de l'action et puis patatras ça s'arrête au bout de deux jours. Résultat on saura jamais la balayette où on peut se la mettre...

[Parigot_Paris]

Une minute ! Ma pause est à midi !

[ELSAZOAM]

Une minute ! Ma pause est à midi !

Tu prends ta pause pour dîner ?... 

[Parigot_Paris]

Tu prends ta pause pour dîner ?... 

Ce beau verdier m'a enchanté !

[Parigot_Paris]

Parigot se remémorait la conversation qui l’amenait Porte de Saint Cloud. C’était un appel de l’Hyène Putride, modérateur redouté du forum des Cybervulcans, plate-forme online où les Auvergnühs se cyber-réunissaient pour haïr les clubs autres que l’ASM, seul club au monde qui sert des tripoux-truffade à ses trois-quarts avant l’entraînement. Et après aussi.

• Parigot ?
• Non ne me bannis pas, je ne dirai plus jamais que les piments oiseaux ne sont pas si forts que ça dans la rubrique « autres recettes de tripoux-truffade ».
• Je ne t’appelle pas pour ça (même si tu seras banni quand même, j’ai passé la nuit sur le trône à déféquer des lames de rasoir), je veux la compo du Stade Français pour samedi !
• Jamais Hyène Putride, je ne mettrai jamais mon club en danger !
• Tout homme a son prix, combien tu veux ?
• Heu… Un million d’euros !
• Trois cageots de pommes de ma propriété sur les hauts de Chamalières et un dessert maïs et bleu d’Auvergne de la boulangerie « au Gai Bougnat Toujours Jaune et Bleu » !
• Je suis ton homme !

Parigot, prenant des airs de conspirateur sans savoir vraiment à quoi ça pouvait ressembler se dirigea vers le Stade Jean Bouin. Une heure plus tard il se dirigeait vers le comptoir des Deux Stades fort de deux informations capitales.

Il gardait la première par devers lui et pour cause : toute la logistique sportive du club avait déménagé au Camp des Loges, désormais lieu exclusif d’entraînement des Roses. Sachant qu’il passait déjà pour un masturbateur à demi idiot auprès de l’Hyène Parigot jugeait opportun de ne pas en rajouter.

La deuxième information était de telle nature que Parigot ne comptait pas en faire un sms et d’ailleurs il l’avait enregistrée à l’insu de son interlocuteur. Une interlocutrice à dire vrai qui lui avait confié sous le seau du ménage « Monchieur Lombardche il est bien gentiche c’est loui qui donne le pluche aux étrenneches ! »

[Parigot_Paris]

Up ! C'est DRÔLE ! Non ? Non ? Non ? OOooooooh

[Alex chocolatines]

Up ! C'est DRÔLE ! Non ? Non ? Non ? OOooooooh

Voui voui on arrive, mais continue quand meme si tu veux plus d'amour 

[Morphée aux Enfers]

Up ! C'est DRÔLE ! Non ? Non ? Non ? OOooooooh

 

Non.

[Parigot_Paris]

L’Hyène Putride alluma l’écran 25 pouces de son MacBook Pro à 10 000 balles dans le confort ouaté de son hôtel particulier parisien où seule la voix du divin Caruso chantant la Petite Messe Solennelle de Rossini troublait la quiétude feutrée de la résidence au luxe discret mais élégant.

Peste, se disait notre ami, c’est jour de match et je me suis oublié à jouer quelques broutilles – un million tout au plus – sur le marché asiatique qui débute à l’instant ! Pour un peu je ratais le coup d’envoi fictif donné par un aveugle affecté du syndrome de la Tourette en hommage à Monsieur Charabas qui sera notre arbitre pour ce soir. C’est joli ce stade Jean Bouin, se disait l’Hyène in petto, avec les toits de tribunes qui retombent un peu on dirait le coffre de ma Bentley quand il est ouvert. En moins grand évidemment.

Wotan le fidèle Doberman qui gardait les collections de tableaux et de porcelaines précieuses vint se coucher au pied du sofa en soie de Chine, bientôt suivi par Suffrage Exprimé, son alter ego. Les chiens se mirent à gronder dès l’apparition dès hommes en rose sur la pelouse synthétique.

Je m’abstiens de toute remarque homophobe, nota l’Hyène tout en grattant les canidés entre les oreilles, mais je ne peux retenir indéfiniment mes compagnons canins quand ils voient des hommes en rose. D’autant moins que c’est moi qui leur ai appris à mordre.

Le public jaunard donnait de la voix dans le stade Jean Bouin plein aux deux tiers.

Les braves gens, remarque l’Hyène. C’est curieux, depuis qu’on leur a supprimé le servage et les coups de fouet ils chantent plus fort. Je vais peut-être augmenter les salaires dans mes usines auvergnates, ça leur donnera du cœur à l’ouvrage. En ponctionnant sur le budget des autres régions ce devrait être possible.

Essai parisien. Peste. Maroufle d’arbitre. Il n’a pas vu l’en-avant. Tout ça parce qu’effectivement il n’y avait pas en-avant, comme si c’était un prétexte suffisant ! Un arbitre correctement rétribué doit voir des en avant partout quand on marque contre l’ASM !

 

La suite à ma prochaine pause.