Au terme d’une semaine visiblement crispante et un peu tendue, Christophe Urios exhorte ses joueurs à se rebeller et transformer les mauvais ressentis en énergie positive, au moment d’affronter une UBB forcément redoutable (14 h 30, en direct commenté sur notre site).
Tout ce qui s’est dit cette semaine, ou peut-être pas dit, entre les murs du centre d’entraînement de l’ASM n’a pas transpiré, mais l’agacement suintait, vendredi, dans les propos des uns et des autres au moment de s’exprimer sur ce dernier rendez-vous avant la trêve, face à l’UBB. Il faut dire que la dernière prestation, samedi dernier au Stade Français (36-6) ne pouvait pas rester dans l’état. Tourner la page et mettre un voile pudique sur cette nouvelle « branlée » à l’extérieur aurait questionné.
Là, elle a visiblement tourmenté les âmes.
« Je ne l’avais pas trop senti les fois d’avant, mais cette fois-ci, ils sont agacés et j’ai senti que l’orgueil était piqué. Cette semaine, j’ai vu des mecs qui s’engueulaient, j’ai assisté à des prises de parole, il y a eu des vidéos de retours sur le match qui en disaient long. Dans les entretiens individuels, il y avait de l’agacement », souligne Christophe Urios.
Mais le manager a, semble-t-il, observé plus que déversé sa part de frustration sur ses joueurs. Il a laissé bouillir la marmite en espérant que le couvercle pète à la gueule des Bordelais, habitués depuis trop longtemps à faire la nique aux Clermontois. « Même s’il y a eu plus de déchet sur le terrain à l’entraînement, cette semaine n’est pas négative », assure le coach.
Mais qu’est-ce qui agace et énerve les joueurs de l’ASM ? Déjà, qu’ils ne parviennent toujours pas à afficher le même état d’esprit dès qu’ils s’éloignent du stade Michelin. Que leur jeu, aussi, ne correspond ni à leur ambition, ni au contenu de leurs séances hebdomadaires. « L’agacement, il vient de là, on n’arrive pas à faire le match que l’on veut à l’extérieur », confirme Benjamin Urdapilleta, excité et tendu à la fois au moment de boucler cette première séquence du Top 14.
« Il manque le déclic qui fera que nos matchs seront aboutis »
La situation de Clermont n’est pourtant pas catastrophique (6e au général), mais l’impatience concernant le rugby produit pourrait bien finir par se transformer en exaspération si une étincelle ne vient pas éclairer le projet. « On s’entraîne super bien, on fait de bonnes choses mais il manque le déclic qui fera que nos matchs seront aboutis », précise le revenant Etienne Fourcade, remis d’une double fracture du plancher orbital. « Je ne sais pas si c’est juste une question de confiance mais il faut que l’on soit tous éveillés, à 100 % à l’instant T du match ».
Balayer les crispations et contrariétés de la semaine pour faire place à de l’énergie positive sera le défi du jour, tout à l’heure face à l’ogre bordelais. Pour cela, il faudra naturellement l’ingrédient majeur qu’est l’agressivité, mais aussi la précision et la justesse technique qui font trop souvent défaut à cette équipe.
« Dans l’effort, il s’agira de faire plus, avertit Urios. C’est un match de haut niveau, face à une équipe et des joueurs de haut niveau, à nous d’élever le curseur. J’attends de voir l’équipe jouer notre rugby, ce que je n’ai pas encore vu. Entre le moment où on s’agace et on s’énerve et le moment où il y a un cap à tenir, cela s’appelle la responsabilité. Là, on est face à nos responsabilités », appuie le manager.
Messieurs, à vous de jouer.