Alors qu’ils doivent valider ce qui ressemble à un début d’embellie, les Clermontois ont intérêt à élever au maximum le curseur de la vigilance, face au « poil à gratter » qu’a toujours été le Castres Olympique. Un adversaire pas comme les autres, surtout pour Christophe Urios.
En quoi la venue du CO change les habitudes du manager clermontois?? Déjà, au nombre d’amis castrais qu’il compte si on se fie à celui des convives qu’il accueillera chez lui ce samedi soir après le match. « Je ne peux pas dire que ça ne me fait rien d’affronter Castres, ce n’est pas possible. J’ai 25 personnes à table ce samedi soir à la maison. Ça n’arrive jamais. C’est donc un peu particulier, surtout pour ma femme qui doit faire à manger », sourit l’ancien tarnais.
On saisit parfaitement l’attachement de Christophe Urios à Castres, club avec lequel il a été champion de France comme joueur (en 1993) et en tant qu’entraîneur (2018). L’affection est sincère, elle lui permet aussi de détailler les particularismes d’une identité rugbystique à nulle autre pareille.
Le « petit » qui a toujours voulu manger le « gros »
Le CO, c’est ce club sur lequel personne ne mise un kopeck en début de saison. Et pourtant… « Castres est toujours présent, chaque année. Toujours qualifié ou pas très loin. Même lors de mes dernières années à Toulouse, on ne gagnait pas souvent contre cette équipe, se souvient Sébastien Bézy. C’est un peu le petit Poucet qui renverse souvent les gros ».
Castres, vu de loin, des autres points chauds du Top 14, c’est ce petit village d’irréductibles, d’une équipe de rugby qui se régale d’affronter plus grosse qu’elle. « C’est culturel chez eux, viscéral même, détaille Christophe Urios. On ne compte jamais sur eux, on les oublie et ils se nourrissent de ça. C’est un truc qui est entretenu par les anciens joueurs, ceux qui sont autour du club ou ceux qui jouent encore, à l’image de Mathieu (Babillot), un historique du CO ».
Concernant Castres et son rugby, on peut même parler d’atavisme. « Chez eux, c’est marqué dans le marbre. De n’importe quel horizon qu’il soit, un joueur qui arrive au CO est marqué par l’identité castraise ». Pour le coach clermontois, cet état d’esprit est un « pilier » de la réussite tarnaise. « C’est une force, ils en jouent et ils en sont fiers. L’important pour ce club, c’est de battre les meilleurs, d’être dans le top 6, de devenir champion, pour montrer que tout est possible ».
Cela étant dit, Castres n’est pas non plus une équipe sans faille. Son parcours cette saison, qui la place à la même hauteur au classement que l’ASM, illustre un certain « paradoxe », selon Urios. « Ils sont très proches de la victoire à chaque déplacement et ils frôlent très souvent la correctionnelle à Pierre-Fabre ».
Urdapilleta a pris la parole…
Sur le terrain, le CO reste néanmoins cet adversaire « sparadrap », qui s’accroche tout le temps. Qui ne baisse jamais les bras, qui est capable de remonter au score et de renverser la table. « Une meilleure équipe que la saison dernière, estime Urios, qui a réglé la conquête directe qui pouvait être un petit point de fragilité l’an dernier ». Forte de cette radioscopie détaillée du profil castrais, l’ASM va pouvoir également compter sur l’expertise de son demi d’ouverture, Benjamin Urdapilleta, huit saisons de maillot du CO. « Oui, c’est un avantage de l’avoir, surtout dans la préparation du match. Il a dit les choses, car il les connaît par cœur ».
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