La Rochelle - ASM Clermont : un choc de titans entre deux gros paquets d'avants
Face au paquet d’avants probablement le plus puissant du Top 14, l’ASM s’est préparée à souffrir à La Rochelle, ce samedi (14 h 30). Mais tout comme les Maritimes, Clermont a construit ses dernières victoires en s'appuyant sur son pack.
« Je ne cherche pas à mettre des kilos à tout prix sinon je me serais mis titulaire », plaisantait, ce vendredi, Christophe Urios avant de prendre l’avion direction La Rochelle. Pour autant, l’entraîneur clermontois prend ce déplacement très au sérieux. Et on ne peut qu’abonder en son sens lorsque l’on regarde l’adversité qui attend les Auvergnats ce samedi après-midi.
Face à l’ASM, se présente probablement le paquet d’avants le plus dense du Top 14. Et forcément, Christophe Urios a quelque peu adapté sa composition d'équipe pour répondre au mieux au défi physique des Maritimes.
« La Rochelle, c’est du même calibre que le Leinster, explique le manager clermontois. Mais ce n’est pas exactement le même profil. La Rochelle, c'est plus un jeu de pression. Si je m'en réfère à leurs derniers matchs, ils sont revenus à ce qui fait leur force. À savoir la prise de l’axe. C’est très brutal. J’ai donc mis des joueurs capables d’être forts sur la ligne d’avantage. Ce sera toute la gestion des un contre un qui sera importante face à eux. » Un attelage Rob Simmons-Thomas Ceyte, une troisième ligne XXL Fischer-Yato-Kremer… Christophe Urios a voulu en effet densifier son pack.
« Après ces matchs, on finit bien mâché »
Des avants clermontois qui se sont, eux, préparés toute la semaine à souffrir. Les Auvergnats savent qu’il s’agit peut-être du plus gros défi physique proposé en Top 14. « Ils ont des gros porteurs, des joueurs très lourds. C’est leur marque de fabrique depuis plusieurs années. On sait où on met les pieds et on sait à quoi s’attendre. En général, après ces matchs, on finit bien mâché », souffle le deuxième ligne Thomas Ceyte.
Surtout lorsqu’en face des colosses comme Will Skelton (2,03 m, 145 kg) vont arriver lancés. « On sait que l’après-midi sera longue. Il possède d’énormes qualités mais on verra aussi ce que l’on a mis en place pour le contrer et faire déjouer sa puissance. En revanche, sur les mêlées et les ballons portés, on ne pourra pas s’enlever. Il faudra faire le nécessaire pour le bloquer. Mais je ne vais pas me laisser faire non plus. Il a beau s’appeler Skelton, et faire vingt ou trente kilos de plus. Cela reste un match de rugby, on va s’envoyer et on verra bien ce qu’il se passera. »
La clé des ballons portés
Reste le secteur des ballons portés, le point fort des Clermontois offensivement. Hormis à Dublin, les hommes de Christophe Urios ont marqué sur leurs mauls lors de chaque sortie depuis la victoire face à Bordeaux, début novembre. Mais avec un paquet d’avants très dense, les Maritimes parviennent à facilement défendre sur ces phases de jeu. L’adaptation de chacune des deux équipes sera prépondérante concernant le sort de la rencontre.
« On connaît la défense des Rochelais sur les touches, analyse Thomas Ceyte. Ils ne sautent pas souvent mais par contre, c’est très difficile en bas pour créer des mauls. Beaucoup d’équipes se cassent les dents là-bas, ils ont pris très peu d’essais sur ces phases-là. C’est un très gros test pour nous. »
On a l’habitude de dire qu’un match de rugby se joue d’abord devant. Pour cette rencontre, ce sera en tout cas particulièrement vrai.
Arnaud Clergue (LM - 21/12/24)