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Face à des Auvergnats pas bien meilleurs qu’eux, les Rochelais ont une nouvelle fois perdu en se sabordant, ce samedi à Marcel-Michelin (33-19). La situation s’aggrave au classement
Quand deux grands malades s’affrontent, on s’attend à ce que la tension prenne le pas sur le jeu. Mais ce samedi, entre Clermont et La Rochelle, deux colosses aux pieds d’argile souffrant d’une terrible fébrilité, c’est plus à celui qui fera les meilleurs cadeaux à l’autre pour l’aider à aller mieux. Or, dans ce registre, et c’est bien le seul actuellement, La Rochelle est imbattable, elle qui allonge sa série noire à huit matchs sans victoire toutes compétitions confondues avec cette défaite en Auvergne (33-19).
Elle avait permis au Racing 92 et au Stade Français de se relancer juste avant la trêve on vous épargne la liste de ceux qui ont bénéficié de ses largesses depuis août. Elle a cette fois aidé Marcel-Michelin à pousser un énorme ouf de soulagement puis à chanter quand Benjamin Urdapilleta a tapé en touche pour sécuriser le premier succès des Jaunards depuis le 18 janvier. Pour les Jaune et Noir, un tel événement remonte au 4 janvier, face aux jeunes Toulousains. Soit trois mois et un jour quand sera donné le coup d’envoi du huitième de finale de Champions Cup face au Munster, samedi 5 avril, à Deflandre…
Le Munster a des pistes de travailSi le club irlandais est moins souverain que du temps où Ronan O’Gara, l’actuel manager du Stade, était son ouvreur star, il n’aura pas de mal à savoir sur quel point appuyer. Car si la liste des défauts déroulée en Auvergne est longue, les naufrages de la touche avec six lancers perdus – même si les avants se sont repris sur les mauls – et des trois-quarts sous les ballons hauts ont pesé lourd.
« On va arrêter de parler, un peu. Plus ça va, plus on dit toujours la même chose »
« Je ne sais pas combien de ballons Bautista Delguy, un maître dans cette discipline, nous a pris sur la tête, mais il nous a fait très mal, que ce soit offensivement ou quand on était à la retombée. De suite, il était là pour contre-rucker. Ils ont été hyper forts dans ce domaine et nous, on n’arrivait jamais à se sortir de leur pression, regrette Rémi Talès, le coach des arrières. On connaît la qualité du jeu au pied du Munster, on sait très bien que c’est une de ses armes principales… C’est quelque chose qu’on va continuer à travailler cette semaine. »
Continuer à travailler et à perdre, c’est le cercle vicieux dans lequel sont plongés les Maritimes. « Déjà, on va arrêter de parler, un peu. Plus ça va, plus on dit toujours la même chose, tranche Uini Atonio. Tous les week-ends, on dit qu’on a bien travaillé dans la semaine… Là, en vrai, il y avait plein de points positifs. C’est juste qu’on n’arrivait pas à bien sortir de notre camp en première mi-temps. Par moments, on pouvait continuer à solidifier ce qu’on était venu faire. Et il y en a eu d’autres où on a lâché trop vite, trop facilement. Les trois pénalités en sortie de camp, où ils prennent neuf points sans rien faire, c’est trop facile… »
« Il faut qu’on regagne très vite »Si l’on ajoute trois essais offerts sur une touche perdue à 40 mètres de leur en-but par des avants ne regardant pas le ballon (23-14, 37e), puis sur une relance insensée des trois-quarts (28-14, 42e) et une touche pas trouvée par Ihaia West (33-19, 54e), ce sont a minima 23 points qui ont garni sans effort l’escarcelle de Clermontois pas bien meilleurs que les Maritimes. C’est dire si, vu leur niveau, ceux-ci ont sans doute plus intérêt à se méfier de Perpignan et Vannes, qui sont huit et dix points derrière, que de parler de qualification.
« Aujourd’hui, on n’a aucun moyen de dire qu’on regarde vers le haut ou vers le bas, jure Talès. On connaît notre situation, le classement. On sait que les équipes reviennent derrière, poussent, et que ça peut basculer d’un côté ou de l’autre. Mais ce qu’il y a de sûr, c’est qu’il faut qu’on regagne très vite. » Il ne reste que six matchs de Top 14 avant le verdict, dont un voyage en Bretagne et la venue de l’USAP… Il serait de bon ton que l’Europe permette enfin aux Jaune et Noir de voir la vie différemment.